Texte : Victor Mazière – Des mondes nucléaux (2017)

Qu’il s’agisse de sculptures mêlant le bois, le verre et la céramique ou encore de pratique située, le travail de Keen Souhlal, au-delà de la diversité des techniques, relève toujours d’un même « minimalisme sensoriel », à la fois épuré et organique, où chaque nouvelle pièce expérimente le potentiel « alchimique » des matériaux mis en oeuvre : de là vient peut-être cette sensation, que l’on éprouve devant son travail, d’osciller entre le vide et le plein, l’apesanteur et la densité. L’impression de paradoxe ne se limite pour autant pas aux qualités externes de ses sculptures, elle semble gouverner aussi l’opération interne de « forage », qui creuse la matière non seulement physiquement, mais aussi métaphoriquement, jusque dans ses temporalités tectoniques : archives de mondes disparus, dont il subsiste à peine la trace, ces stratifications sont aussi incommensurables à notre existence que le seraient les prélèvements de calotte glaciaire, dont Keen Souhlal s’est d’ailleurs inspirée pour l’une de ses installations..→ Lire la suite

Communiqué de presse : Julie Crenn – What if the Moon were made of green cheese ?

Un bloc de pierre, de terre, de béton ou de bois, voilà l’origine strictement matérielle de la sculpture. Que faire de la matière ? Que lui faire dire ? Comment la faire entrer en résonnance avec une histoire extrêmement riche ? Keen Souhlal est attentive aux propriétés physiques des matériaux, à leur portée symbolique, mais aussi à leur histoire.→ Lire la suite

Article : Julie Portier – « Keen Souhlal : La lave et les vents  » (2015)

Keen Souhlal a participé au Salon de Montrouge en 2012. Cette exploratrice de la nature lointaine, dont elle façonne la matière pour en traduire l’émotion, est de retour d’un voyage scientifique et initiatique en terres australes françaises. Actuellement exposée dans sa galerie bruxelloise, Feizi (jusqu’au 18 avril), Keen Souhlal est à l’affiche de la remarquable exposition « les récits de l’insu », au centre Albert Chanot (Clamart) jusqu’au 29 mars. → Lire la suite

Texte : Camille Paulhan – « Keen Souhlal : Live In Your Head » (2013)

Je crois que Keen Souhlal sait ce qui se passe dans ma tête.

Plus précisément, ses oeuvres me permettent de comprendre certains processus mémoriels ou réflexifs. Dans ses nuées d’oiseaux (Murmuration, 2012), je crois reconnaître ces bouleversements dont chacun a fait l’expérience en lisant un livre ou en regardant une oeuvre d’art. Ces sentiments pour le moins gazeux, faits de multitudes de petites considérations sur les choses, semblent ici incarnés, dans la brume qui les caractérise. → Lire la suite

Texte : Michael Verger (2013)

Le parcours artistique de Keen Souhlal témoigne d’un engagement continu à créer à travers épures et abstractions subtiles un décalage perceptif à même de venir mettre en jeu le regard dominateur que nous portons sur le monde autour de nous. Dans ses œuvres, rien n’est livré immédiatement au spectateur : celui-ci doit prendre la peine de s’interroger et de comprendre ce qui lui est donné à voir – ce qu’il peut découvrir.→ Lire la suite

Texte : Anaïs Grateau – « 90 grammes d’idées fixes » ( 2013)

Face à nous, une série de frêles formes blanches, qui semblent sur le point d’éclore. Disposée sur une table, la constellation que l’on prend d’abord pour de simples feuilles de papier habilement froissées se révèle, lorsque le regard s’attarde,  être faite de porcelaine. À cette identification mystérieuse fait écho un titre qui laisse songeur. Quelle est l’idée fixe qui a fait naître ces volumes si simples à la beauté hypnotique? L’obsession de l’artiste qui patiemment modèle et cuit ou celle du spectateur, hésitant, qui rêve de prolonger son regard par le toucher? → Lire la suite

Texte : Damien Airault (2012)

« Je suis une humaniste, je veux toucher quelque chose d’universel ».
« Je recueille des changements d’états de la matière qui se logent dans notre environnement naturel. »

Le fait de recueillir n’est cependant pas le plus important. Faisant fi de tout dispositif contraignant, Keen Souhlal reste focalisée sur ses œuvres et cherche à les figer dans des états transitoires : le moment où un matériau pourrait se disloquer, s’évaporer, où une image pourrait exister dans une sorte de demi-rêve, ou de demi-éveil. Son objectif, chose de plus en plus rare, est donc un travail finalisé, bien plus qu’un processus : montrer la plasticité et l’éphémérité, la solubilité, de la matière et des images et tenter d’en capter le magnétisme.
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Artist statement : Keen Souhlal (english)

I strive towards a delicate “State of Nature.”
For the project, Space In Between, I surveyed spaces in the urban and natural enviroment where encounters with nature are mediated by a silent fear of disorder. The work attempts to give form to a fragile equilibrium written in the ‘flesh’ of the landscape itself. I am frequently surprised by details and angles, by shades of light and how the minimal can suddenly become maximal. It is my amazement that keeps me going.

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